Deux jeunes bartenders, plein d’énergie et de créativité, ont participé à notre dernier shooting Paragon. Ils ont accepté de partager leur expérience derrière le bar et de nous parler de leur nouvelle aventure, Sete.
Giovanni Allario et Julie Couder ont cofondé Sete, un service de consulting cocktails et communication pour le monde du bar.
D’où vient l’idée de Sete [NDR : « soif » en italien] ?
Giovanni – Tous les deux, nous ne venons pas du monde du bar. Julie a une formation en communication et moi en graphic design. Je suis dans la restauration depuis sept ans, Julie y travaille en parallèle de ses études depuis ses 17 ans. Nous avons travaillé dans des bars à cocktails un peu par hasard. On a travaillé pour les autres, et on a envie de mettre en avant nos diverses compétences – la communication et la connaissance du monde du bar – et de nous épanouir en travaillant pour nous.
Julie – On aime créer. Le côté confinement nous a poussé à nous lancer dans l’aventure entrepreneuriale. Être son propre parton peut faire peur mais c’est aussi un beau challenge. Pendant le deuxième confinement, on a ouvert le compte Instagram « Sete » [ex-Soif], avec un lancement officiel en avril 2021. Si on voyage, on peut vivre cette aventure où on veut. On n’a pas voulu être dépendant d’une ville. La communication peut se faire de partout. Avec Sete, on veut faire du consulting assez large.
Si vous deviez pitcher le concept, ça donnerait quoi ?
J. – Le but de Sete est d’être un reportage sur tout ce qui touche aux cocktails. Ca peut être les spiritueux, les vins, la verrerie, les ingrédients, etc. Tout ce qui touche au cocktail, de la garnish à la verrerie. On veut démocratiser les cocktails.
G. – C’est facile de faire les choses à la maison, on veut le pousser et le faire découvrir.
J. – La page Instagram est plus une vitrine de connaissances de ce qu’on sait faire au profit de tous pour montrer ce qu’on peut faire si on fait appel à nous, soit en bar soit en communication.
Quel est votre processus créatif pour un cocktail, quelles inspirations ?
J. – On adore manger (rires).
G. – Ça peut arriver d’un plat. D’une envie quelconque, ce n’est pas un process structuré sauf si on nous demande de créer quelque chose de précis.
J. – On surenchérit, on fait des essais, on ajoute des choses, on essaye de faire différent/original, mais facile d’accès. Ça dépend de la demande. Le but, c’est que les gens puissent les refaire.
Est-ce que parfois vous vous dites que ce que vous avez fait ne fonctionne pas ?
G. – Neuf fois sur dix ça fonctionne, c’est rare de ne pas y arriver.
J. – Ça arrive mais c’est cool parce que le fait de faire plusieurs essais ouvre plusieurs voies.
G. – Parfois ça fonctionne mais c’est décevant parce que ce n’est pas ce que tu avais en tête au départ.
J. – On est très exigeant avec nous-mêmes.
Comment choisissez-vous vos ingrédients/produits ?
G. – Souvent, si on doit faire des cocktails – c’est rare de n’en faire qu’un – on réfléchit d’une façon globale, au set de cocktails. On se donne des lignes directrices pour chaque cocktail, du coup c’est plus facile de construire le cocktail, de choisir un produit qui soutient ou qui apporte une complexité, pour arriver au résultat qui reflète notre idée initiale.
Vous pensez les cocktails en binôme ou chacun de votre côté?
G. – L’un des deux a une idée pour un cocktail, on en parle, on pousse le concept, et on travaille à deux pour trouver ce qui ne va pas, comment le peaufiner, etc. Mais souvent c’est une idée d’un des deux et on en discute. Chacun apporte sa pierre. Tout seul, tu peux faire un cocktail qui est bon mais avec une autre voix ça rend le cocktail plus universel. Si on était à 6, ce serait compliqué mais encore meilleur.